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Le Bénin subit les effets croissants du dérèglement climatique : 1,2° C d’augmentation des températures, pluies irrégulières, épisodes météorologiques violents, rareté de l’eau...des enjeux capitaux face auxquels le pays se mobilise et ne manque pas d’initiatives. Les 27 et 28 octobre 2025, Cotonou accueille le Sommet Climate Chance Afrique 2025 au Palais des Congrès.
Des populations face à un climat éprouvant
Les projections climatiques montrent une hausse continue des températures et une variabilité accrue des précipitations, qui menacent le cycle de l’eau, ressource déjà la plus vulnérable du Bénin. Le stress hydrique s’accentue, réduisant la disponibilité d’eau pour l’agriculture, la santé et l’énergie, tout en favorisant la recrudescence de maladies comme le paludisme.
Dans le secteur agricole, la diminution des rendements pousse les petits exploitants à intensifier leurs efforts, souvent au détriment de la terre, aggravant l’érosion et la déforestation. Les population côtières sont également touchées avec des inondations plus fréquentes et une ressource halieutique en déclin.
Ces problématiques s’inscrivent dans une dynamique régionale où les pays d’Afrique de l’Ouest, partageant des frontières côtières et sahéliennes, voient leurs économies fragilisées par la combinaison de ces facteurs. La contraction des ressources en eau et la perte de terres arables augmentent la pression migratoire et les tensions sociales, rendant urgente la mise en place de stratégies d’atténuation et d’adaptation.
Sur le plan gouvernemental, le Bénin a adopté plusieurs mesures dont le lancement du Cadre de Financement Vert en septembre 2024, pour la résilience climatique et la transition écologique. Ce dispositif s’appuie sur un comité de pilotage et une cellule technique d’évaluation afin d’assurer la transparence et l’efficacité des financements.
Parallèlement, le pays a renforcé son ambition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici 2030, grâce à la contribution déterminée au niveau national (CDN).
Le Bénin, novateur en écologie
Le gouvernement béninois mise d’abord sur le financement vert pour canaliser des ressources vers dix secteurs stratégiques, comme les énergies renouvelables, les transports propres, ou la gestion durable de l’eau.
Parmi les projets phares, la construction de la centrale solaire FORSUN, la plus grande du pays, prévoit de réduire de 23 000t de CO₂ par an pendant 25 ans et d’étendre l’accès à l’électricité à 71 localités, notamment dans les zones rurales. Ce partenariat, cofinancé par l’AFD et l’Union européenne, illustre la volonté d’offrir une énergie propre et de diminuer les inégalités d’accès.
Dans le domaine de la restauration des écosystèmes, des initiatives locales comme les foyers améliorés Wanrou ont déjà équipé 12 000 ménages, limitant la consommation de bois de chauffe et préservant 102 858ha de forêts, ce qui équivaut à une réduction de 28 572t de CO² chaque année.
Le Sommet Climate Chance Afrique 2025, qui se tiendra les 27 et 28 octobre à Cotonou, constituera une plateforme de dialogue et d’engagement pour les solutions africaines de transition énergétique. Organisé par la mairie de Cotonou et l’association Climate Chance, il mettra en avant les expériences locales et cherchera à mobiliser les acteurs non étatiques afin de renforcer la résilience du continent.
Le Bénin se positionne comme un laboratoire d’innovation climatique en Afrique de l’Ouest, combinant financement vert, énergie solaire, restauration des écosystèmes et coopération internationale. Cependant, la route reste ardue. Dans des zones où la priorité demeure souvent la sécurité ou le développement, l’écologie apparaît comme secondaire dans ce climat en mutation.
Omar Sylla
X : @Le_Ndar_Ndar

















