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Recrudescence des attaques terroristes dans le Nord du Benin

Pourquoi les Groupes armés s’intéressent aux forêts béninoises ?




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Les 8 et 9 février 2022, des attaques coordonnées dans la région du parc naturel W au Bénin ont visé une patrouille de rangers puis des membres des forces armées Béninoises appelés en renfort. Ces attaques qui ont occasionné 9 décès, 12 blessés et divers dégâts matériels constituent les plus meurtrières jamais enregistrées par le Bénin.

C’est depuis le dernier trimestre de l’année 2021, que s’observe dans ce pays de l’Afrique de l’ouest qui apparaissait jusque-là comme un ilot de stabilité dans une région troublée par les activités de plusieurs Groupes armés terroristes (GAT), une multiplication d’attaques dans le nord du pays. Ces évolutions du contexte sécuritaire du pays, ont conduit l’armée béninoise à réajuster son dispositif dans le nord du pays et à renforcer ses positions le long des frontières du Bénin avec le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, des pays confrontés à l’activisme des groupes djihadistes.
La multiplication de ces attaques visant le Bénin est le signe non seulement de l’extension du risque djihadiste du Sahel vers les pays côtiers mais aussi de la recherche de nouveaux sanctuaires par les groupes armés terroristes actifs dans la sous-région.

Expansion du mouvement djihadiste au-delà du Sahel

Depuis plusieurs années, le Sahel est confronté au phénomène djihadiste, qui se manifeste par la prolifération de différents groupes armés. Profitant des nombreuses fragilités qui caractérisent les Etats et communautés de la région, pour s’installer et développer leurs activités qui ont de graves conséquences sur la sécurité des populations, l’environnement des activités économiques et sur les évolutions politiques locales, ces groupes armés contrôlent parfois des pans entiers du territoire dans plusieurs Etats de la région.
Au-delà de la violence qui caractérise leurs actions, l’une des caractéristiques les plus significatives de ces groupes est leur mobilité ainsi que leur capacité de projection dans de nouvelles zones. Depuis leur implantation fulgurante au Burkina Faso, des pays côtiers du golfe de Guinée qui se considéraient hors de la zone où le djihadisme pouvait se propager ont commencé par nourrir des craintes. En effet, le Burkina Faso occupe, une position géographique centrale en Afrique de l’Ouest. Partageant des frontières avec le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo, le pays fait la jonction entre le Sahel et le Golfe de Guinée. Comme le souligne une note de Crisis group publiée en décembre 2019, « La contagion de la crise sahélienne au Burkina représente un facteur potentiel de régionalisation de la violence car elle facilite considérablement la progression des groupes armés vers le sud côtier  ».

Au-delà de ces éléments d’analyse qui indiquent ce risque d’expansion du djihadisme vers les pays côtiers, des discours de groupes armés actifs au Sahel évoquent la déstabilisation de pays du Golfe de Guinée. En effet, « Dans une vidéo en date du 8 novembre 2018, trois responsables du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) – Iyad Ag Ghali, Djamel Okacha et Hamadoun Koufa –, une coalition de groupes jihadistes formée en 2017 et affiliée à Al-Qaïda, ont appelé les Peul à « poursuivre le jihad  » dans d’autres pays, citant notamment le Sénégal, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Cameroun » révèle une note de Crisis group.

Avec la multiplication des attaques en Côte d’ivoire, au Togo et surtout au Bénin, l’expansion djihadiste vers la côte est désormais une menace réelle. Même si pour l’heure ces attaques djihadistes et leurs conséquences sont inégales, ces pays prennent au sérieux la menace djihadiste. En témoigne l’initiative d’Accra, lancée en 2017 et réunissant le Burkina Faso et les quatre Etats frontaliers du golfe de Guinée et qui est un mécanisme de coopération sécuritaire qui se donne pour objectif primordial de lutter contre l’expansion djihadiste depuis le Sahel.

Au-delà des motivations religieuses, idéologiques ou politiques qui poussent les groupes djihadistes au Sahel à élargir leurs zones d’action vers le golfe de Guinée, ces pays côtiers d’Afrique de l’Ouest représentent aussi une opportunité territoriale permettant de desserrer l’étau dans lequel ces groupes armés terroristes sont pris sur plusieurs théâtres dans le Sahel.

La recherche de nouveaux sanctuaires

La multiplication des réponses sécuritaires à la menace djihadiste dans la région par les autorités locales et les acteurs internationaux semble pousser les groupes armés terroristes du sahel à réadapter leur stratégie. L’extension et la dispersion géographique des attaques procèdent donc de cette logique d’adaptation. En effet, des analystes estiment que cette stratégie de déconcentration que ces GAT adoptent vise à mettre à l’épreuve les forces engagées dans la lutte contre la menace djihadiste au Sahel et les disperser en multipliant les fronts, notamment dans le nord des pays côtiers. Selon des experts, « un ancrage dans le Nord des pays côtiers permettrait très certainement aux groupes jihadistes de la région d’établir des relais utiles pour se rapprocher des cibles de choix que sont les grandes villes du littoral ».

Aussi un ancrage dans les zones frontalières du nord des pays côtiers, offre également d’autres avantages pratiques notamment, servir de base arrière pour le repos et la logistique. A cet effet, les parcs naturels et les massifs forestiers ou montagneux présentent un intérêt accru pour les GAT et expliquent en partie la multiplication des attaques ciblant le parc de la Pendjari et le parc W au Bénin ces dernières années.
En effet, le Parc national du W, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, est une zone protégée transfrontalière partagée entre trois pays : le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. La partie Béninoise s’étend sur 8000 km2 et est contigu au Parc national de la Pendjari au Bénin. Ces deux parcs naturels du Bénin constituent une partie importante du complexe WAP (W-Arly-Pendjari) dont la superficie de 32 250 km2 en fait le plus vaste écosystème sauvage intact d’Afrique de l’Ouest.
Ce vaste écosystème d’importance internationale recèle une grande diversité en matière de faune et de flore qui attise diverses convoitises. Selon un responsable des services de sécurité au Bénin, « les groupes armés terroristes, cherchent à s’implanter dans les forêts et surtout les parcs non seulement pour leurs ressources mais aussi et surtout pour les avantages institutionnels et tactiques de protection qu’ils leur offrent.
Les parcs sont des aires protégées souvent par l’État et les institutions internationales, ce qui offre parfois une double protection formelle à ceux qui s’y trouvent ou viendraient à s’y trouver
 ».
Pour cet officier supérieur des forces de défense et de sécurité du Bénin, « du point de vue tactique et logistique, les parcs, de par leur flore, protègent de l’espionnage et de la surveillance techniques par des vecteurs aériens, renforcent les méthodes de dissimulation des combattants et de leurs plots logistiques et diminue l’efficacité des frappes aériennes  ». Les parcs offrent donc un véritable sanctuaire aux GAT et lorsqu’ils arrivent à y renforcer leurs positions, il n’est pas facile de les en déloger.
Dans ce contexte de lutte anti-terroriste, la protection de ce complexe forestier revêt une importance stratégique.
Depuis 2017, la gestion de la partie béninoise de ce complexe est confiée à African Parks, une ONG sud-africaine spécialisée.
Depuis 2019, suite à l’enlève de deux touristes français et l’assassinat de leur guide béninois, le gouvernement Béninois en collaboration avec African Parks a élaboré un plan d’intervention prioritaire (PIP) qui vise à sécuriser ces parcs. Pour plus d’efficacité, ces efforts de sécurisation de ces parcs devront s’intégrer dans un cadre coopération régionale avec l’ensemble des états concernés.

La multiplication depuis quelques années des attaques djihadistes, dans des pays côtiers du golfe de Guinée n’est plus le signe d’un risque d’expansion du mouvement djihadiste du sahel vers la côte, mais la révélation d’une réelle implantation dans ces pays, car la violence constitue la phase finale du cycle de l’implantation. Il est encore possible de contenir la montée de cette violence et d’éviter sa généralisation si des efforts coordonnés sont mis en œuvre rapidement. Aussi les pays côtiers ont encore le temps d’éviter les erreurs de certains pays sahéliens dans leurs réponses à la menace djihadiste qui ne peuvent pas être uniquement sécuritaires.

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

18 février 2022 par Judicaël ZOHOUN




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