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« Vivre d’espoir et d’espérance. Le Bénin émergent, c’est pour bientôt » Yayi Boni
C’est sous cette expression que notre très cher président, croyant en Dieu à ses heures perdues, lançait les festivités devant marquer ses huit ans de pouvoir sans partage. En fait, il s’agit là du thème sous lequel il place les « trois ans de son second mandat » pour citer ses partisans.
Et le président n’est pas allé de main morte pour fêter ses « trois ans de son second mandat ». Prière dans les mosquées, les églises. Mobilisation des artistes affamés et prêts à tous pour le moindre copeck. Par-dessus tout, le patron des Chrétiens du Bénin, qui a oublié sa foi et la neutralité de ses prédécesseurs pour se lancer dans une apologie, (l’autre dira dithyrambique) qui vaut le coût de son évacuation en Europe (lorsqu’il était malade) au frais de la princesse. Que voulez-vous ? Le chien finit toujours par reconnaitre son maitre. Chaque chose en son temps, nous reviendrons sur ses déclarations faites, (sacrilèges), dans la maison de Dieu, au profit du Prince.
« Vivre d’espoir et d’espérance. Le Bénin émergeant, c’est pour bientôt » ? Ça ne vous rappelle rien ? Réfléchissez encore. Les trois mots suivants devraient vous dire quelque chose : Espoir, espérance, bientôt. Pour les moins de trente deux (32) ans, c’est compréhensible : ils n’étaient pas nés. Mais pour vous autres, vieillards de trente deux ans et plus, ça devrait faire tilt. Puisque ça nous ramène trente deux ans en arrière.
« Vivre d’espoir et d’espérance. Le Bénin émergent, c’est pour bientôt » = « Une société où il fera bon vivre pour chacun et pour tous ». Le slogan des marxistes-léninistes de 1975. Et voilà : après avoir passé huit (08) ans à nous convaincre que nous serons émergents ; après huit ans de promesse de croissance à deux chiffres, Yayi Boni, à deux ans de sa retraite politique, vient de proclamer son échec : « Vivre d’espoir et d’espérance. Le Bénin émergent, c’est pour bientôt ». Evidemment, en deux ans, plus rien n’est possible. Autrement dit, on aura vécu durant dix ans, dans le bluff. On a échoué. Yayi Boni a échoué. Lamentablement. Il est obligé de recourir aux formules de révolutionnaires d’il y a trente deux ans. Pitoyable.
Mais là n’est pas l’insulte. Qu’on organise des festivités à grandes pompes, là, c’est l’insulte suprême. Ou alors, nous sommes (nous les administrés) des cons, ou alors nos dirigeants sont des malades mentaux. Réflexions faites, je penche pour les deux cas. Nous sommes cons et nos dirigeants sont timbrés.
Pourquoi fêter les « trois ans de son second mandat » ? Et l’on fête quoi ?
Le délestage ? Coïncidences, au moment où le patron de l’Eglise catholique félicitait Yayi Boni pour ses pseudos prouesses en matière de lutte contre le délestage, tout Akpakpa plongeait dans le noir et ceci pour plus de 4 h de temps. Signe de Dieu ? Désaveu du patron de l’Eglise catholique du Bénin par l’Eternel des armées ? Il y a des signes qui ne trompent pas. La reconnaissance a ses limites.
On fête quoi ? Les grèves générales ? Pourquoi fêter lorsque toute l’administration est paralysée et l’école menacée d’année blanche ? C’est ça le changement prôné ? C’est ça la refondation ? Au moment où des millions d’écoliers, élèves et étudiants sont menacés d’année blanche, on dépense des millions de francs pour fêter l’échec d’un régime pour le moins agonisant.
On fête quoi ? Une économie malade de ses dirigeants qui n’hésitent pas à acheter un hélicoptère avec les sous du ministère de l’Energie alors que tout le pays est plongé dans le noir ? On rassemble des femmes nécessiteuses, on leur donne quelques billets de banque et puis ok, on raconte sa vie. Allez à Dantokpa demander à ces femmes qui se battent tous les jours ce qu’elles pensent de cette situation économique…
Nous, pour les « trois ans de son second mandat », Yayi Boni a fêté le chômage des milliers de jeunes béninois qui croupissent sous la misère et qui eu le tort d’avorr étudié. On a fêté la faim, l’insécurité, la misère. On a fêté l’intolérance, le régionalisme, le népotisme. On a fêté les concours truqués.
Bref, on a fêté l’échec du régime du changement, de l’émergence, de la refondation et de la dictature du développement. On a fêté l’échec de Yayi Boni.
Charles Toko
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