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Quatre (04) artistes-musiciens et groupes musicaux du Bénin (Teriba, Fati, Nikanor, Zeynab, Pépit’art et les Gangbé Brass Band) ont lancé le 14 Octobre 2020,
à Cotonou la campagne dénommée ‘’L’Afrique remercie Mercy Ships. Une initiative coordonnée par Tatiana Ahissou du groupe Teriba. Dans cet entretien, elle explique l’engagement des artistes pour ladite campagne et annonce la sortie de leur nouvel album ‘’Atèléni’’.
Le groupe Teriba a été associé, il y a un mois, à une campagne dénommée ‘’L’Afrique dit merci Mercy Ships’’. De quoi retourne cette campagne ?
Tatiana Ahissou : L’œuvre de Mercy Ships est une œuvre qui est digne de remerciements. C’est pour cela que le mot ‘’merci’’ est pour nous très peu vu ce que Mercy Ships, par son organisation, met en place. Vous n’êtes pas sans savoir que Mercy Ships depuis déjà 1978 a commencé à côtoyer les côtes africaines pour apporter la guérison et l’espoir aux plus démunis puisque les soins chirurgicaux, les soins de qualité sont devenus très coûteux et presque inaccessibles. Dans les pays en voie de développement, Mercy Ships dans sa quête de bien-être pour tous a mis en place des bateaux hôpitaux qui vont partout sur les côtes africaines pour apporter des soins chirurgicaux comme des soins de première nécessité pour rendre heureux les plus démunis. Alors, nous les artistes, c’est notre rôle aussi parce que c’est nous qui portons la voix de toutes ces personnes qui ont retrouvé le sourire grâce aux soins de Mercy Ships. Nous, par notre contribution, portons la voix de ces personnes et nous disons simplement ‘’merci’’ à Mercy Ships. C’est à cet exercice que Teriba s’est attelé aux côtés de Gangbé Brass Band, de Fati, de Nikanor, de Zeynab, et des Pépit’arts. Donc, ce sont six artistes qui ont mis la main à la pâte de cette initiative pour dire ‘’merci’’ à Mercy Ships.
De quelle façon avez-vous organisé cette reconnaissance à Mercy Ships ?
Tatiana Ahissou : Chacun de nous (Gangbé Brass Band, Fati, Nikanor, Zeynab, les Pépit’arts et nous-mêmes Teriba) a dit ce merci à Mercy Ships dans sa discipline mais essentiellement dans la chanson. Beaucoup d’instruments, beaucoup de chansons. Les Gangbé Brass Band l’ont dit avec les brass, Teriba l’a dit avec le chant et les percussions à la calebasse, Nikanor l’a dit de sa plus belle voix tout comme Fati et Zeynab. Le groupe les Pépit’arts qui ont porté la voix de tous les enfants soignés par les bateaux Mercy Ships ont eux aussi, au son des tambours dit merci à Mercy Ships. De façon variée, nous l’avons dit et à différents endroits aussi pour montrer un peu au reste du monde la diversité culturelle béninoise. Les Teriba l’ont fait à travers un extrait du titre ‘’Tololo’’ (toute suite) qui voudrait que la paix, l’amour, et l’harmonie règnent dans le monde entier et ce souhait n’est possible qu’en se donnant la main.
Quelles sont les actions de Mercy Ships au Bénin qui vous ont le plus marqué ?
Tatiana Ahissou : Mercy Ships a soigné des milliers de malades à travers le Bénin, du nord au sud sans distinction aucune en leur offrant des soins chirurgicaux gratuitement mais aussi Mercy Ships a formé du personnel médical pour renforcer leurs capacités. Il développe des cours de formation des formateurs, Il forme le personnel de ces hôpitaux afin que une fois le bateau parti, ces agents de santé continuent à offrir des soins de qualité aux populations. C’est aussi des équipements qu’ils donnent pour équiper beaucoup d’hôpitaux. Pour contrer la pandémie du nouveau coronavirus, Mercy Ships a aussi contribué dans la lutte contre la Covid-19 avec des dons de masques, des équipements de protection pour les personnels de santé. Autant d’actions concrètes. Nous avons reçu déjà cinq missions de Mercy Ships au Bénin et nous souhaitons vivement que ce bateau revienne, ils sont chez eux au Bénin.
Comment pensez-vous impliquer les artistes des autres pays dans la campagne ?
Tatiana Ahissou : Aucune mère ne reste insensible aux cris de son enfant. Et nous, nous ne pouvons pas rester insensibles non plus. Nous avions foi et nous pensions que les artistes des autres pays d’Afrique ne resteront pas insensibles à ce projet et vont nous rejoindre dans cette noble campagne. Nous irons à Lomé, Accra, Conakry, Dakar, Monrovia, Yaoundé, Kinshasa et Tana et ensemble. Tout comme nous, ils vont donner de la voix, ils vont jouer de leurs instruments pour dire merci à Mercy Ships.
Comment pensez-vous que les populations bénéficiaires puissent dire merci pour vous accompagner dans cette campagne ?
Tatiana Ahissou : Nous sommes d’une certaine façon les voix des populations, ce sont elles qui nous ont fait. Nous sommes donc leurs voix pour Mercy Ships et dans le monde parce que ce sont elles qui consomment notre musique, achètent nos produits, sont nos « followers » sur les réseaux sociaux. Ce sont elles qui nous accompagnent et assistent à nos spectacles. Ce sont elles, qui nous inspirent encore.
Que demanderiez-vous d’autres à Mercy Ships pour le bonheur de la population ?
Tatiana Ahissou : Pour une fois, on a déjà vu des bateaux passer et ravager les côtes en Afrique, le navire hôpital de Mercy Ships, lui apporte espoir et transforme des vies. Teriba et tous les autres artistes ont été particulièrement touchés par le geste de Mercy Ships. Alors, nous demandons à Mercy Ships de continuer à visiter les côtes du Bénin et d’Afrique afin d’apporter encore plus de guérison et d’espoir aux plus démunis. C’est beaucoup de milliards qui sont dépensés dans chaque pays et pour qu’on puisse espérer que ces bateaux reviennent, je pense qu’il faut vraiment que les pays africains qui accueillent ces bateaux hôpitaux puissent également tendre la main.
Parlez-nous de votre tout nouvel album Atèléni mis sur le marché en septembre dernier ?
Tatiana Ahissou : Atèléni qui est un nom en yoruba veut dire ‘’le fidèle compagnon’’ ; celui qui ne se détourne jamais de toi, celui sur qui tu peux compter, celui avec qui tu marches tous les jours. Ce titre de l’album a rapport à une chanson sur l’album et s’explique par tout ce que nous avons vécu récemment en termes de difficultés mais que nous avons eues la force de surmonter. Cet album, on l’a repris au moins trois fois et avant sa sortie notre manager est décédé puis après le départ de notre sœur Zékiath. Ce n’était donc pas évident. Mais nous avons compris qu’il y a une main au-dessus de nous qui nous guidait, qui nous redonnait espoir et nous permettait de ne pas baisser les bras. Voilà pourquoi on a donné ce nom ‘’Atèléni man kpada loba oluwa’’. Teriba, c’est la voix ; ce sont les percussions. Atèléni parle de la femme et des enfants sous d’autres angles mais sans changer la couleur de Teriba. Dans Atèléni, Il y a de la voix, il y a de la percussion. En voulant parler de la femme, cette fois-ci, nous avons rapproché la femme à la terre. Notre terre est une femme et tout homme qui sait prendre soin de sa fille, de sa femme à la maison saura prendre soin de sa terre. Ce type d’homme ne pourra donc plus y jeter les ordures car, toute personne qui maltraite la terre, maltraite sa mère, sa femme et sa fille. Ecoutez cet album vous allez voir que Teriba reste et demeure le même.
Propos recueillis par Juliette MITONHOUN
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