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Le Ministère du Travail et de la Fonction Publique et le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, ont lancé conjointement, vendredi 14 avril 2023, la campagne "Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin". C’est présence de la Représentante résidente de l’UNICEF au Bénin Djanabou Mahonde.
Les enfants de moins de 14 ans se retrouvent dans les marchés, les rues, les centres d’apprentissage, les carrières de mines et les chantiers ou même dans des maisons où ils sont soumis à la mendicité, à des travaux épuisants ou dangereux malgré une législation qui interdit toute forme d’exploitation ou de maltraitance des enfants. 7.882 enfants en situation d’exploitation économique ont été recensés en 2013 dans trois principaux marchés du Bénin à savoir Dantokpa, Ouando et Arzèkè, selon une enquête réalisée avec l’appui de l’UNICEF. Ce tableau sombre n’a pas laissé le gouvernement béninois indifférent. La campagne "Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin" a été lancée, vendredi 14 avril 2023, pour inverser non seulement la tendance mais atteindre également les cibles du point 7 de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 8 sur le travail décent. En effet, les efforts fournis par le gouvernement ont permis au Bénin de faire des avancées en matière de lutte contre le travail des enfants. De 52,5% en 2014, le taux de prévalence nationale en matière de travail des enfants est passé à 19,9% en 2022, selon l’enquête MICS réalisé par l’INSTaD.
La campagne "Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin" entend « mobiliser les acteurs de protection de l’enfant, les usagers des marchés, les artisans, les communautés et les enfants eux-mêmes dans la lutte contre le travail des enfants ; de mener des visites conjointes d’inspection et de contrôle dans les marchés, les carrefours et autres points de vente ; d’identifier et retirer les enfants victimes d’exploitation économiques et de maltraitance, y compris ceux impliqués dans la mendicité ; poursuivre la prise en charge et la réinsertion des enfants en situation de travail et de mendicité ; engager des actions à l’encontre des auteurs et complices d’exploitation économiques des enfants ; enfin, capitaliser les bonnes pratiques en matière de lutte contre l’exploitation économique des enfants ».
Dans le cadre de la campagne, une série d’actions seront menées sur quatre mois à titre pilote afin de parvenir à une prise de conscience collective de l’ampleur du fléau. Il s’agit notamment de la communication de masse. Selon Adidjatou Mathys, ministre du Travail et de la Fonction Publique, la mise en œuvre de la campagne nécessite l’implication des professionnels des médias à travers des émissions, des documentaires, des reportages, des spots de sensibilisation et tous autres articles de presse susceptibles de favoriser la diffusion de l’information au sein des populations.
« L’enfant doit être protégé et ne doit être astreint à aucun travail susceptible de compromettre son éducation, ou de nuire à sa santé ou à son développement », a martelé la Représentante résidente de l’UNICEF au Bénin, Djanabou Mahonde.
« Nous devons agir et le plus rapidement possible pour contrer les actes constituants des violations des droits des enfants et qui ternissent l’image de notre pays », a indiqué la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé.
Marc MENSAH