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L’Agence des Etats-Unis pour le Développement international (USAID) soutient le Bénin dans sa lutte contre le paludisme par le biais de la recherche au Centre de Recherche Entomologique de Cotonou. Ce jeudi 12 août 2021, une délégation de l’Ambassade des Etats-Unis et l’USAID conduite par la Représentante Résidente par intérim Keisha Effiom a effectué une visite dans ledit Centre où de nombreuses activités sont financées par l’agence américaine.
Le paludisme demeure la première cause de consultation et mortalité au Bénin. Le Centre de Recherche Entomologique de Cotonou placé sous la tutelle du ministère de la santé mène donc des recherches pour contribuer à la lutte contre les maladies à transmission vectorielle et particulièrement celles transmises par les moustiques. Selon Prof Martin Akogbéto qui conduit les activités du centre, « le rôle du CREC est de procéder au suivi évaluation des programmes mis en place dans le cadre du Programme National de Lutte contre le Paludisme au Bénin (PNLP). Il s’agit notamment de la pulvérisation intra-domiciliaire d’insecticide à effet rémanent (PID) pour tuer les moustiques et l’utilisation des moustiquaires imprégnées à Longue Durée d’action (MILD).
« Le CREC joue un rôle de guide, de conseiller pour le PNLP dans le domaine de la lutte anti-vectorielle (…). De 2008 à ce jour, nous suivons l’impact de la PID au Bénin grâce au financement de l’USAID. La pulvérisation a été faite dans l’Ouémé, dans l’Atacora. Aujourd’hui, nous sommes dans l’Alibori et la Donga », a déclaré l’entomologiste.
A l’en croire, la PID est une méthode très efficace dans la lutte contre le paludisme. « Nous constatons que chaque année, il y a une baisse drastique de la transmission du paludisme. Elle est réduite d’au moins 80 % dans toutes les communes bénéficiaires », informe-t-il. L’efficacité de la méthode PID est parfois limitée par l’habitude des ménages de se coucher à l’air libre pendant les périodes chaudes.
Une autre activité conduite par Prof Akogbéto est relative à l’étude de la durabilité et l’efficacité des moustiquaires imprégnées distribuées tous les trois ans (la dernière campagne de distribution en 2020). « Lorsque les moustiquaires arrivent au port, nous les réceptionnons et nous faisons une étude d’efficacité. Lorsqu’elles sont distribuées sur le terrain, nous suivons la durabilité de vie dans les conditions de terrain. Ce qui est important, c’est de suivre le taux d’utilisation et la vitesse de dégradation des moustiquaires », a expliqué le spécialiste des insectes. Le CREC réalise des tests d’efficacité des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILD) 2020 après 12 mois d’utilisation. Le Centre procède également à la surveillance de la résistance des vecteurs aux insecticides. Il est noté que les moustiques sont très résistants aux insecticides utilisés pour imprégner les moustiquaires. « Malgré la forte résistance des moustiques aux insecticides, les moustiquaires de nouvelle génération sont très efficaces », rassure-t-il.
Renforcement des capacités de recherche du CREC par l’USAID
Le soutien de l’USAID a permis de renforcer les capacités de recherche du CREC. Plus de 70 % des équipements des laboratoires du Centre sont financés par l’USAID. Depuis 2015, une formation régionale de courte durée en entomologie de paludisme appliquée à la santé publique est organisée au CREC. « Cela permet de mettre à la disposition des Programmes nationaux de lutte contre le paludisme, un personnel qualifié. Les bénéficiaires sont pour la plupart, du personnel des programmes de lutte contre le paludisme », a souligné le Prof Akogbéto.
Au CREC, c’est aussi la formation des diplômés de master et PhD. Il y a déjà plus de 20 thèses de PhD et les anciens titulaires sont insérés dans la vie active.
Dr Gil Padonou, Directeur du CREC, n’a pas manqué de remercier l’USAID pour sa contribution dans le cadre de la lutte contre le paludisme. « Nous avons toujours besoin de vous surtout en ce moment où nous sommes menacés par la résistance des vecteurs, les facteurs entropiques comportementaux, l’environnement, les fièvres hémorragiques et la pandémie du Covid-19. Des efforts doivent alors être faits pour continuer les réalisations et les œuvres entamées jusqu’ici (…) », a affirmé Dr Padonou.
La délégation de l’USAID a visité l’insectarium et le laboratoire de biologie moléculaire du CREC. Les postes de travail de réalisation des tests de sensibilité des moustiques anophèles aux insecticides (tests CDC et OMS), des tests d’efficacité des MILD et de dosage des résidus d’insecticide dans les MILD (PermaNet 3.0 et Yorkool après 12 mois d’utilisation) ont été aussi visités.
Les efforts des partenaires notamment l’USAID aident le Bénin à atteindre son objectif d’éliminer le paludisme d’ici 2030.
Akpédjé Ayosso
9,4 milliards FCFA en 2020 pour lutter contre le paludisme
A travers l’Agence des États unis pour le Développement international, le peuple américain a investi plus de 17 millions de dollars (environ 9,4 milliards de FCFA) en 2020 pour la lutte contre le paludisme au Bénin. C’est dans le cadre de l’initiative Présidentielle des États Unis contre le Paludisme (PMI). Depuis 2006, les investissements du peuple américain permettent la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide saisonnier, la pulvérisation intra-domiciliaire d’insecticide à effet rémanent et le traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes.
A cela s’ajoutent l’approvisionnement en médicaments essentiels, la sensibilisation aux comportements préventifs, le renforcement des services de santé dans les structures sanitaires en fournissant une supervision et une formation aux agents de santé dans le diagnostic.
L’USAID vient aussi en appui au Bénin dans les domaines de la santé maternelle, néonatale et infantile, la planification familiale, les maladies tropicales négligées, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la gouvernance, les droits de l’homme et la Covid-19.