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Haïti ou le péché du monde




(Par Roger Gbégnonvi)

​Chaque fois qu’Haïti se rappelle au bon souvenir du monde, c’est au travers de ses malheurs répétitifs et de ses mystères douloureux, dont l’énorme raté de Jean-Bertrand Aristide. Du prêtre catholique devenu Président de la République, le peuple attendait un début d’eau fraîche sur un horizon moins sombre. Or, à l’instar de ses prédécesseurs, il a sombré dans les affres du Vaudou, moteur de la peur et de la violence répandus à profusion par la milice des Toton-Macoute pour maintenir le peuple au plus bas de la fosse.
​Mais en amont du Vaudou maléfique et des Tonton-Macoute malfaisants, il y a la terre, cette terre d’Haïti sur laquelle – les géologues en conviennent – on ne laisserait pas vivre ses chiens qu’on aime, parce que c’est une terre à la structure tectonique fragile, promise à des dislocations périodiques imitant le chaos d’avant la création du monde. Sur cette terre, on a pourtant déporté et abandonné des êtres humains que, sur leur itinéraire connu, personne n’a jamais aimés. La haine à eux vouée s’illustra d’abord à Abomey où on les lacéra et ligota avant de les pousser, lanière au poing, jusqu’à Ouidah où ils furent vendus aux enchères, marqués et numérotés, ligotés derechef et emmenés dans les cales des navires de leurs acheteurs. Désespérance. Certains se suicidèrent. D’autres, jugés trop affaiblis ou avariés, furent jetés à la mer. « Et je me dis Bordeaux et Nantes et Liverpool et New-York et San-Francisco… Qui peut se vanter d’avoir mieux que moi ? Virginie. Tennessee. Géorgie. Alabama. Putréfactions monstrueuses de révoltes inopérantes… » (Aimé Césaire).
​Or la révolte d’Haïti ne fut pas inopérante. Vendu et revendu, battu et pendu, au bout de mille et un jours encrassés d’injures et de tortures, le peuple abandonné sur la terre inhospitalière d’Haïti se souleva, proclama sa foi en son humanité et arracha la liberté. Mal lui en prit. On lui fit payer cher l’arrachement de la liberté. Non pas, cette-fois-ci, en tortures et souillures, mais en matières dûment sonnantes et trébuchantes, qui avaient déjà servi à côté d’autres objets quand on le vendait, l’achetait et le revendait. L’on exigea donc, en 1825, 150 millions de franc-or pour reconnaître la République d’Haïti en tant qu’Etat. Haïti paya cette dette jusqu’en 1938. Plus d’un siècle pour honorer une dette qui n’avait rien de modique ni de symbolique. Des économistes avertis disent qu’Haïti ne s’en est jamais relevé. Pas plus que ne s’en sont relevés les pays africains à qui l’on donna l’indépendance en 1960. La dette à eux imposée fut exprimée en « accords secrets » qui les dépouillèrent de tout, et d’abord de leur économie et de leur liberté, pour ne leur laisser que l’indépendance.
​Mais revenons à Haïti écrasé par et sous le péché du monde, péché d’argent ‘‘gagné’’ avec rage d’Abomey à Alabama en passant par Ouidah et Bordeaux. Et que l’on ne s’y méprenne pas. Que l’on ne charge point X et Y singuliers de ce péché du monde. C’est l’homme qu’il en faut charger. Lorsqu’il peint l’homme dans ses aphorismes, Paul Valéry ne peut s’empêcher de constater : « Il ne sait guère que prendre, tuer ou détruire, et fuir. » Il ne fuit pas toujours, sûr de soi, il nargue tout le monde et son père. Lorsqu’il écrit la préface pour le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire, André Breton ne peut s’empêcher de stigmatiser « l’abjection suprême qui s’appelle le pouvoir de l’argent ». Lorsqu’il flaire le danger pour l’homme de prendre le moyen pour la fin, Jésus ne peut s’empêcher de le prier de ne pas faire de l’argent son maître. Hélas pour Jésus, rien de plus fascinant que l’argent.
Et d’Abomey à Alabama en passant par Ouidah et Bordeaux, l’homme sombre dans l’appât de l’argent. De son cœur protocolaire, il pourfend les malheurs d’Haïti. De son cœur appâté, il attise les malheurs de tous les Haïti du monde. Et certains subodorent « l’abjecte pouvoir de l’argent » derrière le Covid-19. La maladie imposée à l’achat ? Ô Seigneur !

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