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Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu public le mois dernier, un nouveau rapport sur les perspectives économiques régionales éditions d’avril 2021 : ‘’Faire face à une longue pandémie". Ce rapport a été présenté ce jeudi 20 mai 2021 à la presse béninoise lors d’une rencontre virtuelle en présence de plusieurs responsables du ministère de l’Economie et des Finances. Face à la crise, le Bénin affiche un taux de croissance économique de 3,8 %.
Selon le représentant du FMI, Younes Zouhar, les chiffres 2020 en Afrique subsaharienne sont un peu meilleurs que ceux attendus. La récession est de 1,9 % contre une projection initiale de 3 %. Mais, elle reste la pire jamais enregistrée dans la région.
Pour l’année 2021, il y a une légère révision de la croissance (3,4% contre 3,1 % projeté initialement). Les plus fortes révisions de la croissance du PIB sont celles de l’Ethiopie, du Nigéria, de la Côte d’Ivoire et du Bénin.
Malgré cette performance positive attendue en 2021, l’Afrique subsaharienne sera la région du monde où la croissance sera la plus lente. La reprise de l’économie mondiale devrait être à la traîne de celle du reste du monde, avec une croissance cumulée du PIB par habitant de 3,6 % sur la période 2020-2025, soit bien en deçà de celle du reste du monde (14 %). Le PIB par habitant dans beaucoup de pays ne devrait retrouver son niveau d’avant la crise Covid-19 qu’en 2023.
La reprise lente en Afrique, comparativement au reste du monde est due à plusieurs facteurs. Il y a l’accès restreint aux vaccins en Afrique et leur déploiement.
« La pandémie continue d’affecter les perspectives qu’au point où, il y a encore des pays qui font face à de nouvelles vagues de contamination, et d’apparition de nouvelles souches Covid-19. (...) les livraisons de vaccins attendues en Afrique subsaharienne d’ici fin 2021 ne seront pas suffisantes pour que 60 % de la population adulte soit vaccinée », a indiqué Y. Zouhar.
L’Afrique subsaharienne face à de nombreux défis
Les défis en Afrique Subsaharienne sont donc entre autres : faire face à des perspectives de croissance divergentes et affronter une longue pandémie de Covid-19.
Aussi, les pays de la région devront-ils s’attaquer aux séquelles de la crise Covid-19 puisque selon les données, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne a augmenté de 32 millions en 2020.
Le nombre de jours d’école manqués est plus de quatre fois plus élevé que dans les pays avancés. L’emploi a baissé d’environ 8,5 % en 2020.
Il est également nécessaire d’assainir les bilans publics et privés. Les trains de mesures budgétaires liées à la pandémie dans la région n’ont atteint que 2,6 % du PIB en moyenne en 2020.
La dette publique en Afrique subsaharienne a atteint plus de 66 % du PIB en 2020 ; le niveau le plus élevé depuis près de 15 ans.
Les bilans du secteur privé ont été sévèrement touchés par la pandémie (effondrement des ventes mensuelles des entreprises, pertes des revenus des ménages et prêts improductifs). Il faudra donc catalyser des financements extérieurs (améliorer le climat des affaires, diversifier l’économie, favoriser l’initiative privée) et opérer des réformes porteuses de transformations (potentiel de numérisation et de diversification).
Résilience de l’économe béninoise
Malgré les chocs exogènes, la croissance économique du Bénin est établie à 3,8 % (contre 2 % projeté). « Il n’y a pas eu de baisse du PIB réel par habitant. Il a été maintenu et la croissance démographique qui est autour de 3 % effectivement il y a eu une légère amélioration », a signalé le représentant du FMI.
Selon M. Aristide Mèdénou, directeur Général des Affaires Economiques (DGAE), la gestion de la pandémie très innovante au Bénin a préservé les affaires tout en permettant à l’économie de bien réagir. « Cela justifie les performances économiques que nous avons », a-t-il affirmé. Les perspectives économiques pour 2021 annoncent une croissance de 6%.
« Au Bénin depuis 2016, nous avons décidé de mettre l’accent sur la transformation structurelle de l’économie et donc cela fait partie des enjeux en cours de mise en œuvre. Nous allons continuer dans cette lancée », a ajouté le DGAE.
La croissance du Bénin est tirée par les branches "Administration publique et sécurité sociale" (0,9 point), "Education" (+0,6 point) "Agriculture" (+0,4 point), "Bâtiment et Travaux Publics" (+0,3 point) et les "Autres services" (+0,3 point). Le secteur tertiaire est le principal contributeur à la croissance (+2,3).
A en croire le Directeur général Adjoint des affaires économiques Adechina Colaholé Elie Idohou, le Bénin projette déjà retrouver en 2022, le rythme de la croissance d’avant la crise Covid-19 (6,9 %), l’équilibre budgétaire et un niveau d’endettement plus maîtrisé (40 % environ).
Il va falloir donc plus de financement, maintenir la crédibilité de l’économie béninoise vis-à-vis des institutions et des bailleurs de fonds. Ce qui permettra de lever plus de ressources tout en maitrisant le taux d’endettement afin de pouvoir bâtir une économie solide.
A.A.A
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