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Le Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique (CESA) du Département de la Défense des États-Unis anime une table ronde sur la prévention de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest Côtière. La cérémonie d’ouverture des travaux a eu lieu, mardi 13 mai 2025, à l’hôtel Golden Tulip de Cotonou.
Du 13 au 15 mai 2025 une table ronde sur la prévention de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest Côtière : « Leçons apprises sur le rôle des Forces de Défense et de Sécurité » se tient à Cotonou. Elle réunit des experts, personnel de défense et de sécurité, membres de la société civile et représentants des gouvernements. Il s’agit d’évaluer les progrès réalisés par les États de l’Afrique de l’Ouest Côtière dans la mise en œuvre des cadres politiques, législatifs et opérationnels relatifs au rôle que les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) jouent dans la prévention de l’extrémisme violent. Selon la directrice du Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique du département de la Défense des Etats Unis, Amanda Dory, ces trois jours de travaux permettront de partager les expériences afin de renforcer les mécanismes de lutte contre l’extrémisme violent au niveau local, national et régional. Elle a souligné la nécessité de renforcer les partenariats avec toutes les parties impliquées dans cette lutte.
Pour l’Ambassadeur des Etats-Unis au Bénin, Brian Shukan cette rencontre reflète les priorités essentielles énoncées dans la Stratégie provisoire de défense nationale des Etats-Unis. Cette stratégie souligne l’importance du partage des responsabilités dans le maintien de la sécurité mondiale, la dissuasion des acteurs malveillants, qui cherchent à exploiter l’instabilité et l’établissement de partenariats durables favorisant la stabilité et la prospérité régionales. « Notre action pour contrer et prévenir l’extrémisme violent va au-delà de la réponse aux menaces immédiates », a déclaré l’Ambassadeur des Etats-Unis au Bénin. Il s’agit, souligne Brian Shukan, de renforcer les partenariats et d’encourager les relations civilo-militaires afin de renforcer la résistance des communautés locales à l’influence et à la violence des extrémistes.
Affiner les stratégies
À en croire le directeur par intérim du centre de l’Union Africaine pour la lutte contre le terrorisme, Idriss Lallali, il faut une approche globale appropriée aux réalités actuelles. Selon la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Afrique de l’Ouest a enregistré le plus grand nombre d’attaques terroristes en Afrique avec plus de 1800 attaques au cours des 6 premiers mois de l’année 2023 entraînant plus de 4 600 décès. Depuis le début de l’année 2024 à aujourd’hui, il y a en moyenne 224 attaques par mois perpétrées par des groupes terroristes contre 128 en 2021. Pour le représentant du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Dr Abasse Olossoumaré, cette progression du phénomène ainsi que le nombre croissant de victimes est préoccupante. Certaines localités situées au nord du Bénin comme d’autres de la sous-région subissent des incursions. « Cette rencontre vient donc à point nommé pour en tirer les leçons, partager les expériences et affiner les stratégies d’une lutte globale qui ne doit pas se reposer uniquement sur les forces de défense et de sécurité », a-t-il affirmé. L’efficacité des forces de défense et de sécurité, souligne Dr Abasse Olossoumaré, dépend non seulement de leur capacité opérationnelle, mais aussi de leur lien de confiance avec les populations et de leur connaissance du terrain dans une approche de respect des droits humains. Il appelle à la mobilisation des acteurs de la société civile, leaders communautaires, femmes et les jeunes, institutions éducatives et autorités locales pour relever les nouveaux défis sécuritaires.
La table ronde permet non seulement de capitaliser les bonnes pratiques observées dans la sous-région, d’identifier les défis communs, de formuler des recommandations concrètes et pertinentes pour renforcer l’action des forces de défense dans la prévention de l’extrémisme violent conduisant au fait du terrorisme. La table ronde sera suivie d’un symposium le 16 mai 2025 sur la collaboration entre les Forces de défense et de sécurité et la société civile dans la prévention de l’extrémisme violent au Bénin.
Akpédjé Ayosso
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