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À Cotonou, des femmes en quête d’une nouvelle source de revenus optent de plus en plus pour la vente de nourriture la nuit. Elles proposent des plats béninois à des prix abordables.
Cotonou, capitale économique du Bénin, ne s’anime pas qu’en journée. Au coucher du soleil, c’est le moment idéal pour certaines femmes de faire du profit. Elles ont fait le choix de vendre de la nourriture spécifiquement la nuit. Equipées de quelques chaises et de tables, elles s’installent dans un coin de rue pour proposer une variété de mets. Parmi les incontournables plats, on trouve le come (une pâte fermentée fabriquée à base de maïs moulée dans des feuilles de maïs ou dans des sachets). Il y a également de l’Akassa (une pâte à base de maïs, souvent accompagnée de fromage ou de poissons), de Atiéké (couscous de manioc), de ablo (fait avec du maïs et de plus en plus remplacé par le riz) etc.
Dame Louise est dans la restauration de rue depuis 5 ans. La journée, elle se consacre à son activité de vente de divers. Le soir à partir de 20 heures, elle propose à ses clients du come non loin de sa maison à Fidjrossè. « Je ne fais que ça depuis des années. J’ai mes clients qui viennent chaque soir pour manger chez moi. Ils adorent manger le plat de come en soirée », a confié dame Louise. Cette dernière a engagé un membre de sa famille pour aider à la préparation et au service des repas.
Dame Cécile est aussi lavandière dans la journée et vendeuse de nourriture dans la soirée. Elle vend le plat d’Akassa accompagné de fromage ou de poissons à ses clients. Autrefois vendeuse ambulante dans les rues de Cotonou, elle a décidé de se trouver un emplacement à Akogbato pour vendre sa nourriture. « J’ai choisi de vendre la nuit parce qu’en journée, je peux faire autre chose. Au début, c’était un peu difficile mais si tu commences à avoir des clients, tu vas bien vendre », a-t-elle indiqué.
Il en est de même pour Sylvie, jeune femme au foyer. « J’ai ma petite boutique mais les soirs, je prépare un peu d’Atassi (un mélange de riz et de haricot, ndlr) pour vendre. C’est juste pour avoir plus d’argent à la fin du mois », a-t-elle confié.
Pour ces femmes, vendre de la nourriture la nuit est une source de subsistance vitale. Les profits réalisés ne sont pas négligeables. Selon dame Louise, elle peut vendre entre 15.000 FCFA et 25.000 FCFA par nuit. Leur revenu mensuel dépasse souvent le salaire minimum garanti au Bénin (52 000 FCFA, Ndlr). « Il y a des jours on ne vend pas assez mais on fait avec. Tu vas enlever l’argent que tu as utilisé pour préparer avant d’avoir ton bénéfice », a-t-elle ajouté. À en croire dame Cécile, c’est ce qu’elle gagne qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille.
Ces vendeuses ont des clients réguliers de toutes les catégories (jeunes, adultes etc). Leurs lieux de vente deviennent parfois des points de repère et de rencontre entre amis. « C’est mon coin préféré pour manger de Ablo. Elle (vendeuse, ndlr) le fait très bien. Avec 300 FCFA, tu es déjà rassasié et je suis souvent avec des amis », a confié un jeune soudeur rencontré sur un lieu de vente de nourriture à Gbégamey.
Pour l’agent de sécurité Richard, son métier l’oblige souvent à passer la nuit hors de chez lui. « Quand je n’apporte rien de la maison, j’achète à manger chez la vendeuse tout près avec quelques pièces. Le plat est moins cher que dans un restaurant », a-t-il affirmé.
Pour d’autres, ils n’ont parfois par le temps de faire la cuisine chez eux. « Il y a des jours où je n’arrive pas à préparer parce que je reviens du boulot tardivement. J’en profite pour acheter quelque chose à manger lorsque je quitte le service », a confié Nadine Z.
A côté de ces vendeuses, il y a aussi les cafétérias qui proposent les plats de spaghettis sautés, omelettes, caf, lait caillé… et les stands de viande braisée ‘’ chanchanga’’.
Bien que la restauration de rue soit une activité génératrice de revenus, elle ne respecte pas souvent les règles d’hygiène.
Akpédjé Ayosso
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel